Albioma est un producteur d’énergie renouvelable engagé dans la transition énergétique.

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Avec Albioma, l’ère du charbon prend fin en Guadeloupe

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La fin du charbon dans la production d’électricité en Guadeloupe est désormais une réalité. Cette nouvelle étape clé dans la décarbonation de l’île est rendue possible par la conversion au 100 % biomasse de la centrale Albioma du Moule. Récit d’une mutation énergétique d’ampleur.
Interview de Nicolas de Fontenay

Interview de Nicolas de Fontenay

Directeur Zone Antilles-Guyane

Pour comprendre l’importance de cette transformation, quelques chiffres : avec une puissance installée de 102 MW, la centrale du Moule représente 30 % de la production électrique de la Guadeloupe. Sa conversion au 100 % biomasse lui permettra de baisser de 87 % ses émissions de gaz à effet de serre et fera passer la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique du territoire de 35 % à 45 %.

Pour Nicolas de Fontenay, Directeur de la zone Antilles Guyane, cette progression est cruciale. Convoquant son expérience de près de vingt-cinq ans à la fois en Outre-mer et chez Albioma, il invite à une mise en perspective.

On a parfois tendance à oublier que la conversion énergétique est encore très récente. Les lois de croissance verte ne datent que de 2015. Et si l’on refait l’histoire, il y a eu la révolution industrielle, impulsée au départ par la machine à vapeur, qui a duré plus de deux siècles. En quelques années seulement, la transition énergétique marque donc une accélération frappante des technologies et des innovations pour trouver des substituts.

Cette conversion représente un défi d’autant plus important pour un territoire insulaire non raccordé au continent tel que la Guadeloupe. « Impossible de bénéficier du soutien du nucléaire comme en France hexagonale », rappelle Nicolas de Fontenay. Quant aux énergies renouvelables, certaines contraintes sont à prendre en considération : un foncier restreint en raison d’un fort taux d’urbanisation pouvant limiter le développement du solaire, ainsi qu’une exposition au risque cyclonique et sismique freinant le déploiement de l’éolien en mer ou sur terre. « Dans ce contexte, la biomasse représente un levier crucial pour l’accélération de la transition », résume Nicolas de Fontenay.

Des leviers efficaces de la transition en Guadeloupe : le photovoltaïque et la biomasse

C’est en 2005 et 2007 qu’Albioma ouvre un premier chapitre de la transition de l’île avec ses premières installations photovoltaïques. Au fil du temps, celles-ci se développent et se perfectionnent jusqu’à la création en 2019 de la centrale photovoltaïque de Sainte-Rose au nord de Basse-Terre. D’une puissance de 3,3 MWc, elle est en capacité de produire 4,6 GWh d’électricité par an, soit la consommation de 4 200 habitants, le tout en évitant le rejet de 3 850 tonnes de CO2 dans l’atmosphère.

« La centrale photovoltaïque de Sainte-Rose est emblématique de notre savoir-faire sur les territoires ultra-marins. »

Il reste actuellement du potentiel pour poursuivre le développement du solaire, notamment sur le foncier. « Néanmoins, nous rencontrons aujourd’hui deux limites technologiques dues au caractère intermittent de cette énergie : d’abord au niveau de son stockage, ensuite de la capacité du réseau à l’intégrer massivement », précise Nicolas de Fontenay.

Autre axe pour la transition : la biomasse. Et ce, à la centrale thermique du Moule, en fonctionnement depuis 1998 et adossée à l’usine Gardel, l’unique sucrerie de l’île. « À l’époque cette unité de cogénération s’inspirait de modèles déjà déployés par Albioma, à La Réunion notamment. Son implantation décentralisée à l’Est de Grande Terre est un véritable atout, car les sites de production d’électricité étaient jusqu’ici rassemblés essentiellement vers Pointe-à-Pitre et la zone industrielle de Jarry », relate Nicolas de Fontenay.

Jusqu’en 2025, la centrale du Moule était alimentée partiellement avec de la biomasse : c’est-à-dire durant toute la période de la campagne sucrière grâce à la bagasse (résidu fibreux issu du broyage de la canne à sucre) fournie par Gardel, puis avec du charbon le restant de l’année.

« L’avantage majeur de la biomasse est qu’il s’agit d’une énergie pilotable, c’est-à-dire disponible H24, et dont on peut faire varier la production d’électricité en fonction de la consommation. C’est un gros avantage pour assurer la stabilité et la sécurité du réseau », complète Nicolas de Fontenay.

En 2025, la dernière étape de la transition s’opère avec la conversion totale de la centrale. Cette dernière phase signe dès lors la fin de l’ère du charbon sur le site – mais aussi en Guadeloupe et dans tous les départements et régions d’Outre-mer. La centrale continue alors à utiliser comme combustible la bagasse de la sucrerie voisine, ainsi que de la biomasse locale et en complément de la biomasse importée, en provenance du Canada (voir encadré ci-dessous).

Pour pousser la logique d’économie circulaire et aller plus loin vers l’autonomie énergétique de l’île, l’objectif est d’augmenter substantiellement la part de combustible endogène – c’est-à-dire issu du territoire –, pour diminuer la biomasse importée, provenant exclusivement de l’usine de production de pellets d’Albioma au Canada.

Sécuriser nos sources d’approvisionnement

Afin de soutenir la conversion de ses centrales au 100% biomasse, Albioma a fait l’acquisition en 2021 d’une usine de pellets de bois dans la province de Québec, au Canada. Alimentant les centrales des Antilles, cette usine, appelée Biomasse du Lac Taureau, produit des granulés certifiés SBP à partir de résidus de bois ou de bois de faible qualité issus de forêts certifiées FSC ou SFI (PEFC) pour leur gestion durable.

Alors qu’Albioma emploie une centaine de personnes au Moule, la conversion de la centrale signifie également une montée en compétences de ses équipes. Un vaste plan de formation a donc été lancé pour leur permettre d’appréhender tous les enjeux techniques de ce passage au 100 % biomasse.

D’autres pistes à l’étude pour poursuivre le verdissement de l’île : les SWAC, les CSR et la géothermie

L’ère du charbon est terminée en Guadeloupe, et maintenant ? En veille technologique permanente, Albioma ouvre plusieurs champs d’investigation. Avec un objectif : avancer toujours plus vers la transition écologique de l’île. Plusieurs projets sont ainsi à l’étude tels que le SWAC – Sea-Water Air Conditioning – qui utilise les différences thermiques de l’eau de mer pour fabriquer l’air conditionné des immeubles de la côte. Ou encore l’agrivoltaïsme visant à installer des panneaux au-dessus des bâtiments d’élevage et de culture pour développer le solaire. « La géothermie pourra aussi jouer un rôle important dans la transition, car comme la biomasse, il s’agit d’une énergie endogène et pilotable. Dans ce domaine, nous avons été lauréat d’un permis exclusif de recherche, à La Réunion à ce stade, mais nous devrions en obtenir également dans nos autres départements ultramarins », complète Nicolas de Fontenay.

En parallèle, le groupe étudie un projet de CSR (pour « combustibles solides de récupération »). Le principe : valoriser des déchets composés de résidus non dangereux (textiles non valorisables, mousses, refus de bois, de carton ou de papier) pour les utiliser comme source d’énergie. Avec un double bénéfice : limiter l’utilisation de la biomasse importée et réduire l’enfouissement des déchets dans les décharges, favorisant l’économie circulaire. Un projet similaire verra le jour en 2026 à la Réunion et pourra inspirer la Guadeloupe.

À terme, Albioma continue d’explorer les pistes d’optimisation de stockage de l’électricité. « Les avancées technologiques seront l’une des voies pour répondre aux nouveaux besoins en énergie, notamment en mobilité, et pouvoir ainsi continuer à assurer l’équilibre entre l’offre et la demande avec des solutions durables », conclut le directeur Albioma Antilles Guyane.

Pour un territoire plus résilient et durable avec la Fondation Albioma

En Guadeloupe, la Fondation Albioma soutient des acteurs de terrain qui s’engagent en faveur de la protection de la biodiversité et de l’insertion professionnelle. Parmi les structures accompagnées : l’association Acage, menant des actions de restauration des milieux naturels dégradés, l’atelier d’insertion Bosco Nutri Lokal qui propose une production maraîchère et horticole biologique, ou encore Les jardins de l’Écluse portés par des agriculteurs mutualisant la commercialisation de leurs productions.