Le solaire est une énergie inépuisable dont les technologies ont beaucoup progressé. Parallèlement au déploiement croissant des panneaux photovoltaïques en métropole et en Outremer — où l’ensoleillement se prête particulièrement à cette production d’énergie — s’est organisé une filière de recyclage qui est évidemment indispensable à la gestion du cycle de vie des panneaux.
Un recyclage encadré au niveau européen
La durée de vie moyenne d’un panneau solaire est de 30 ans environ. Un chiffre qui pourrait encore augmenter. Les premiers modèles, produits dans les années 1980, duraient environ 25 ans. Ce sont ceux-ci, complétés des panneaux défectueux ou cassés, qui doivent aujourd’hui être recyclés.
Leur recyclage est encadré par la directive européenne relative aux déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE); il est donc obligatoire. En France, c’est l’éco-organisme Soren, anciennement PV Cycle, agréé par les pouvoirs publics, qui en gère les aspects administratifs et opérationnels. En contact direct avec les industriels, il propose de nombreux points de collecte gratuits sur tout le territoire et se charge de leur acheminement vers les usines de recyclage.
La première usine de recyclage de panneaux solaires est française.
Faute de filière dédiée, la majeure partie des panneaux usagés français a pendant longtemps été envoyée en Belgique où le recyclage était restreint au verre. En 2018, Veolia ouvre le premier centre de traitement de valorisation des déchets issus des panneaux solaires à Rousset, dans les Bouches-du-Rhône. Avec une promesse : une valorisation de 90 à 92 % des déchets. Depuis, les panneaux solaires français sont recyclés en France. On considère aujourd’hui que 94 % des matériaux d’un panneau solaire sont recyclables.
Ce qui se recycle dans un panneau solaire.
Ces modèles de panneaux sont composés à 75 % de verre, un matériau recyclable à l’infini. C’est le cas aussi de l’aluminium qui compose leur cadre. Mais on trouve à l’intérieur des panneaux d’autres matériaux à valoriser : un film plastique qui peut être transformé en granules (pour être refondu ou brûlé pour générer de l’électricité), des cellules en silicium, et des conducteurs électriques (en aluminium, en argent ou en cuivre.) Ces deux derniers éléments sont séparés mécaniquement et chimiquement avant d’être fondus puis réutilisés. Le recyclage des panneaux solaires semble désormais avoir de beaux jours devant lui, assurant l’avenir d’une filière essentielle à l’émergence d’une énergie renouvelable décarbonée.