Depuis 2018, la centrale thermique 100% biomasse de Galion 2 participe activement à la transition énergétique de la Martinique. Elle couvre aujourd’hui 15% des besoins en électricité de l’île, grâce notamment à la sucrerie du Galion qui l’approvisionne en bagasse. À quelques mois du lancement de la campagne sucrière, cette collaboration est d’autant plus cruciale pour l’île. De la récolte de la canne à la production d’énergie renouvelable, retour sur la précédente édition.
Réceptionner des convois de bagasse, stocker, alimenter la chaudière… du 25 février à la mi-juin 2021, l’activité de Galion 2, première centrale 100% biomasse d’Outre-mer, s’est intensifiée. Et pour cause, toute la Martinique était à l’heure de la campagne sucrière. Pendant 4 mois, les producteurs ont acheminé leurs récoltes jusqu’à la dernière sucrerie de l’Île, la sucrerie du Galion, située à proximité immédiate de la centrale. Une période cruciale pour la filière canne qui représente la deuxième production agricole de la Martinique, derrière la culture de la banane.
Cette année, ce sont plus de 37 200 tonnes de cannes qui ont été réunies par l’industrie sucrière. Un résultat sensiblement équivalent à la précédente campagne qui avait permis de récolter quelques 38 000 tonnes.
La canne, une filière au cœur des activités de la Martinique…
Plantée depuis les années 1660, la canne à sucre génère près de 3 500 emplois directs et indirects principalement dans le secteur du sucre et du rhum mais pas seulement. Depuis plusieurs années, cette ressource a permis le développement de la filière biomasse. Une fois broyée, la canne à sucre produit en effet un résidu fibreux, appelé bagasse, qui sert de combustible pour produire de l’électricité renouvelable.
C’est au cœur de notre centrale Galion 2 que la transformation s’opère. Nos équipes se coordonnent chaque jour avec la sucrerie et les distilleries pour réceptionner et stocker la bagasse. Elle est ensuite acheminée par des tapis convoyeurs jusqu’à la chaudière, qui permet grâce à la chaleur générée par la combustion, de transformer de l’eau en vapeur. Une partie de cette vapeur est envoyée vers une turbine pour produire de l’électricité injectée sur le réseau. L’autre partie est renvoyée à la sucrerie pour faire fonctionner ses équipements.
Pendant la campagne sucrière, les journées sont très cadencées. Les équipes doivent veiller en permanence à conserver l’équilibre entre quantité de bagasse reçue et quantité requise pour produire de l’électricité en continu. Dans le poste de contrôle, tous les regards sont rivés sur les écrans de gestion de la pression et de la température de la chaudière. Objectif : anticiper et corriger en un temps record les éventuelles anomalies. Pour ce faire, les opérations de maintenance sont également renforcées sur le matériel soumis à un rythme d’activité plus soutenu pendant cette période :
« Durant la campagne sucrière, on consomme jusqu’à 30% de bagasse instantanément ; et en cas de défaillance, les exploitants et le personnel de maintenance doivent intervenir rapidement pour garantir la continuité du processus », explique un technicien de quart de Galion 2.
… et au service de sa transition énergétique
Il faut en effet agir vite pour assurer la fiabilité et la régularité de l’alimentation du réseau. Car depuis sa mise en service en 2018, la centrale Galion 2 est devenue un maillon essentiel dans la production d’énergie renouvelable de la Martinique. Rien que sur la période de la campagne sucrière, les 26 000 tonnes de biomasse locale récupérées ont permis à la centrale d’injecter 13 GWh d’électricité renouvelable sur le réseau.
Alimentée exclusivement en biomasse, issue de la valorisation de la bagasse, de granulés de bois ou encore de broyats de palettes et de bois d’élagage, Galion 2 fournit toute l’année 15 % de l’électricité de l’île et permet de garantir la stabilité du réseau électrique martiniquais. Un modèle 100% biomasse gagnant pour accélérer la transition énergétique et renforcer l’économie circulaire de la Martinique.